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Ouest France le 01/02/2012
Vente aux enchères
En décembre, ce qu'il restait de la Fonderie de Pontchardon, activité de robinetterie du groupe Focast, était liquidé. Une vingtaine de salariés licenciés. Hier, le matériel a été vendu aux enchères.

Froid glacial. Anormal pour une fonderie. Emmitouflés dans leurs vestes chaudes, leurs écharpes, mains dans les poches, les gens arrivent doucement. C'est la queue pour les inscriptions ce mardi matin. Pas pour l'embauche, mais pour les achats de matériel, de ferrailles... Tout ce qui peut se vendre dans les bâtiments de l'ancienne fonderie de Pontchardon, liquidée définitivement en décembre dernier, est regroupé par lots. « Salut Paulo, t'es venu aussi ! » lance un ferrailleur. « Même les Belges sont descendus », remarque un autre participant à la vente aux enchères. On tape du pied et la discute en attendant le début des choses sérieuses. « C'est un brasero qu'il aurait fallu amener. » Le marchand de café et de sandwichs est pris d'assaut dès son arrivée.

Avec un peu de retard, Mes Biget et Nowakowski, les commissaires-priseurs, annoncent d'une voix de stentor : « La vente va commencer ! » La troupe s'élance vers les vestiaires, premier lot. De loin, un homme suit les opérations. « Je suis un ancien de la fonderie, j'étais commercial. Je viens de reprendre une PME de prototypage rapide à Angers. De la fabrication de pièces pour l'industrie automobile, médicale et l'aéronautique", explique-t-il. J'espère récupérer un peu de matériel d'atelier et de rangement. Pour la fonderie, j'ai tourné la page mais ça fait bizarre d'être là. »
« Ça fait mal de voir l'usine partir »
Pendant ce temps, c'est l'heure des ferrailleurs et autres spécialistes. « 50 € pour la pompe à graisse et les extincteurs ! » annonce Me Biget. L'ensemble sera finalement adjugé à 50 €. Pour la plupart des lots, les enchères montent peu. « Il fait trop froid, on a du mal à lever le bras », sourit un ferrailleur. À côté, un Vimonastérien commente « Ça fait mal de voir l'usine partir. Aujourd'hui, je suis aussi venu voir les copains. Y'a de la nostalgie. »

Pas nostalgique, un chef d'entreprise fait le point avec son équipe, au téléphone. S'il parvient à acheter la machine qu'il espère, il faudra organiser le démontage et le transport jusqu'en Auvergne. « C'est un monument cette usine. Elle a visiblement manqué d'investissements. Il y a une machine qui m'intéresse. » Lui dirige une PME de 15 salariés, une fonderie spécialisée dans l'aluminium, qui travaille pour l'industrie automobile mais aussi l'éclairage, pour des rampes. Elle vient de décrocher des marchés à la ville de Lyon et une ligne de métro à Paris. Focast était un concurrent éloigné. Mais pas de quoi se réjouir. « Une usine qui part, c'est un appauvrissement du marché global. Car la multiplicité entretient le marché, il y a plus de clients à venir nous voir, plus de facilités à trouver des fournisseurs... »

En fin d'après-midi, alors que le jour tombait, les clients de petit matériel embarquaient leurs achats. Les hommes quittaient la fonderie. Ils ont quelques jours pour déblayer les lieux de leurs lots. Ensuite, une question reste posée, celle de l'avenir des bâtiments. Qui pour les détruire et pour dépolluer ? Les candidats ne se bousculent pas.


Olivier CLERO avec Jean-Luc LOURY.
« 26 ans là-dedans, c'est triste. C'est moche. C'est désespérant pour tout le monde. Il y a beaucoup de gens qui dépriment et certains risquent de péter un câble. » Ambiance pesante devant les locaux de la fonderie Pamco de Pontchardon hier après-midi. Par petits groupes, les 217 salariés viennent prendre connaissance de la décision du tribunal de commerce d'Alençon. Liquidation ! Le mot suffit à ces hommes et femmes qui n'expriment plus ni surprise, ni colère, mais de l'amertume. « Tout le monde est abattu. Même si l'offre de reprise de Focast n'était pas très intéressante, 39 personnes auraient pu garder leur emploi, note Frédéric Clemenceau, délégué syndical CFE-CGC. Les lettres de licenciements partent ce soir et pour ce qui est des perspectives de retrouver un emploi, ce n'est pas gagné. Le pôle emploi va avoir du travail... »
Histoire de famille
Pour beaucoup ici, la Pamco, c'est une histoire de famille. Jusqu'à une dizaine de membres d'une même famille travaillent à la fonderie. Il y a aussi beaucoup de couples comme Sébastien et Angélique Boscher, agents de fabrication depuis dix et deux ans. Ils construisent actuellement leur maison près du Sap. Lui espère se mettre à son compte, car par ici « les entreprises n'embauchent plus ».

Maire de Pontchardon, Michel Boutry est venu les soutenir. Comme il peut. « Il va falloir les aider mais nos possibilités à la mairie sont quasi nulles. On avait 236 habitants au dernier recensement, l'école a fermé à la rentrée dernière, il ne reste plus qu'un café épicerie et la Pamco, notre seule usine ferme... » Sa commune compte une douzaine de familles employées à la Pamco, dont certaines étaient déjà dans des situations précaires. « Ça ne va pas s'arranger. »

Pour rejeter le plan de reprise, le tribunal de commerce reproche au groupe Focast de vouloir « reprendre globalement les actifs mais de sectoriser la reprise des salariés et des charges environnementales. »

Sur 217 salariés, Focast en conservait 39 et en reclassait 27 sur ses autres sites. Le tribunal insiste aussi sur le fait que ce plan ne permettrait pas d'apurer le passif. Un argument qui fait bondir le conseiller général de Vimoutiers, Guy Romain. « Je suis très, très déçu et très en colère. C'est incompréhensible. Outre la casse humaine, avec tous ces licenciements, on aura une casse financière car le liquidateur ne va pas tout récupérer non plus. Cette décision est un manque de compréhension de la réalité des choses », poursuit l'élu qui envisage de faire appel. « On va étudier ça, rajoute le maire des trémolos dans la voix. Vous savez, j'ai pleuré en apprenant la nouvelle tout à l'heure. » C'est tout un canton qui a les larmes aux yeux.


Modifié le 26/09/2013 à 19:32.

Les licenciements reposaient bien sur une cause réelle et sérieuse, et les employés ne peuvent prétendre à la prime d'ancieneté qu'ils réclamaient : c'est la conclusion du conseil des Prud'hommes d'Argentan concernant la plupart des dossiers restant dans l'affaire Pamco. 

Plusieurs dizaines d'anciens ouvriers de la Pamco, fonderie de Pontchardon, avaient présenté un dossier devant les Prud'hommes suite à leur licenciement durant l'été 2007, lors de la reprise de l'entreprise, aujourd'hui fermée, par une société coopérative ouvrière de production rassemblant une partie des salariés. Plusieurs vagues de jugements avaient déjà eu lieu (lire aussi notre édition du mercredi 5 mai 2010). Vingt-six anciens employés attendaient toujours une décision, qui a été rendue ce mardi. Vingt-deux d'entre eux ont été déboutés de toutes leurs demandes. Ces employés étaient représentés par Didier Onfray, délégué syndical, qui annonce d'ores et déjà qu'il compte faire appel.

Quatre dossiers sortent néanmoins du lot. Deux employés avaient ainsi été licenciés pour faute grave. L'un d'eux a pu prouver son bon droit, et récupérer ainsi 11 000 € de dommages et intérêts, 6 900 d'indemnité de licenciement, 3 700 pour le préavis, et autant pour les congés payés. Un autre, bien que son licenciement ait une cause réelle et sérieuse, repart avec 1 800 € pour non-respect de la procédure, 2 000 € au titre de l'indemnité de licenciement, 3 700 € pour le préavis, et 374 € de congés payés sur préavis. Enfin, deux autres anciens ouvriers décrochent respectivement 21,52 € et 9,88 €, pour des rappels de salaires.


Tendance-ouest-2012-01-31

Une vente aux enchères, aujourd’hui des machines après liquidation judiciaire de la dernière activité. de la fonderie de Pontchardon, près de Vimoutiers.

C’était la dernière grande fonderie de Basse-Normandie : elle a compté jusqu’à plus de 400 salariés, dans les années 75. Mais Pamco a déposé le bilan ... liquidation. Puis création d'une Scop par les salariés. C'est l'échec. Une partie seulement est reprise par Focast. Mais l'aventure fait long feu. Plus de 300 lots,  seront vendus aux plus offrants, ce mardi, à partir de 10h.


31/10/2011 - FONDERIE

Focast Normandie pourrait voir une partie de son activité reprise par son responsable Emmanuel Fleury.
Ce mercredi, le tribunal de commerce de Laval a prolongé d'un mois la période d'observation de Focast Normandie. Reprise en 2009 par le groupe Focast (siège à Port-Brillet, 53), la fonderie de Pontchardon (ex-Pamco) est en redressement judiciaire depuis avril dernier. Le responsable du site, Emmanuel Fleury, espère reprendre une partie de l'activité du site : la production de pièces pour l'adduction d'eau, sous la marque Pamco. Ce projet, s'il est retenu par le tribunal, verrait le jour dans d'autres locaux, plus petits, situés non loin de ceux de la Route de Canapville, jugés "dix fois trop grands". La fonderie ornaise, qui a compté jusqu'à 500 ouvriers dans les années 70, ne recense aujourd'hui plus que 18 salariés. Enchères. Le matériel de la fonderie de Pontchardon, près de Vimoutiers dans l’Orne, a été mis en vente hier. Avec quelques petits records de prix.

Ouest France 26/09/2013

La vente aux enchères du matériel de la fonderie de Pontchardon dans l’Orne (mise en liquidation en décembre dernier N.D.L.R.) s’est terminée hier vers 19 h. Les machines les plus récentes, achetées il y a trois ans lors de la création de la société coopérative ouvrière de production se sont vendues entre 24 000 et 40 000 €.

Juin 2009
La Pamco ferme à Pontchardon, 217 emplois sont supprimés. Son repreneur, la Focast, garde 23 postes. Deux ans plus tard, la Focast connaît à son tour de graves soucis. Trois des cinq fonderies du groupe sont dans le rouge, en avril le tribunal de commerce de Laval les place en redressement judiciaire. Les fonderies ont six mois pour s’en sortir. « En 2009, c’est la sous-activité due à la crise qui a coulé la Pamco, analyse Emmanuel Fleury, responsable de production du site de Pontchardon. Là, nous avons suffisamment d’activité, on a même du travail par-dessus la tête ! » Les causes des ennuis de la fonderie du pays d’Auge sont de deux sortes : « Nous travaillons dans des locaux de 30 000 m2, c’est dix fois trop ». Surtout, le destin de la fonderie normande est lié à celui de son homologue mayennaise : les moules sont faits dans l’Orne, les pièces sont coulées à Port-Brillet… et reviennent à Pontchardon pour les finitions. « Le coût du transport a un petit rôle, c’est vrai, admet Emmanuel Fleury. Mais c’est surtout le prix de revient des pièces à Port-Brillet… Vu notre passif, sans repreneur, on ne pourra pas s’en sortir. » L’usine a quelques pistes, mais rien de bien concret. C’est surtout l’activité adduction d’eau (7 salariés) qui semble « la plus sauvable ».


L'entreprise Focast Normandie liquidée par le Tribunal
L’entreprise Focast Normandie ne tourne plus depuis ce jeudi 1er décembre. La liquidation judiciaire a été prononcée par le tribunal de commerce de Laval.
Le tribunal de commerce de Laval a prononcé la liquidation judiciaire de l’entreprise Focast Normandie de Vimoutiers, l’unité industrielle qui avait pris la suite de la fonderie Pamco de Pontchardon depuis le mois de juin 2009. Les huit salariés sont licenciés. Les contrats de dix intérimaires n'avaient pas été reconduits la semaine dernière.
Entre passion pour son métier et réflexion sur les erreurs qui ont mené à la chute de la Pamco, Serge Lamorinière témoigne. Pour ne pas oublier ceux qui sont aujourd'hui dans la difficulté. Interview.

L'ancien « Pamco », délégué CFDT au comité d'entreprise puis au CHSCT, est jeune retraité depuis mercredi. Serge Lamorinière revient sur les années Pamco.
Vous êtes arrivé à la Pamco en 1988. Comment était l'entreprise à l'époque ?
On était environ 400 salariés, dont des intérimaires. On dépassait les 15 % de stocks, d'avance de production. À l'époque, ça tournait. Il y avait la production automobile. Les principaux clients c'était Renault, Ford et Garrett pour les carters. Et la production robinetterie, avec une centaine de clients. Ces pièces-là, on les coulait avec de la fonte montée à 1 500°. Incassables.
Comment était organisée la production ?
On faisait les moules à partir des modèles que fournissaient nos clients. On coulait les pièces. On les ébarbait (premier meulage). Après, ça partait chez les clients, en usinage. Dès les années 90, on a compris qu'il fallait moderniser si on voulait être compétitifs. La fonderie était assez vieillotte. Mais robotiser, impossible pour tout et ça aurait coûté trop cher.
Pourquoi les choses se sont gâtées ?
En 1990, le propriétaire c'était le groupe CF2M, 7 sociétés. Nous, Pontchardon, on a fusionné avec le site de Rochefort. Pamco n'allait pas trop mal, mais on a servi à financer Rochefort, au lieu d'investir et moderniser ici... Il y a bien eu des robots et un nouveau chantier, mais les bâtiments, les postes de travail des salariés... au niveau santé c'est une catastrophe. Vous travaillez dans la poussière, la chaleur. C'est un peu notre faute, on a fait grève pour les salaires, jamais pour améliorer notre poste de travail.
Et il y a eu le redressement judiciaire, l'aventure de la société coopérative ouvrière de production.
Ca a été plus d'un an de négociations ! Nous, on était des salariés, des syndicalistes, pas des repreneurs d'entreprises... Ca nous a été un peu reproché... J'ai fait partie des six qui ont signé la Scop au départ. Et finalement, les élus (la Région qui a donné 500 000 €, le Département 460 000 € pour l'environnement, la CDC) nous ont soutenus. Deux banques aussi. Et quand on a démarré, on a bien travaillé... Moi j'ai fait partie des 56 licenciés (196 emplois maintenus). J'étais d'accord, j'avais déjà des soucis de santé.
Qu'est-ce qui n'a pas marché ?
Il y a eu un décalage entre les salariés qui avaient mis de l'argent dans la Scop (les Scopeurs), qui voulaient travailler pour l'entreprise, et les autres. Il aurait fallu licencier tout le monde, toucher les primes de licenciement. Après, chacun aurait eu un mois pour rentrer à la Scop et travailler... Et il y avait l'idée qu'on allait gommer toutes les injustices: les différences entre cadres et ouvriers, les biens payés et les moins payés, les travailleurs et ceux qui ne faisaient rien. C'est devenu pire. Et normalement, les salaires étaient bloqués pour 3 ans. Mais il y a eu des augmentations chez les cadres. C'est mal passé.
Simple question de fonctionnement interne ?
On a aussi perdu de gros clients, rapidement. Renault a délocalisé en Pologne... Près de la fonderie qu'a construite CF2M. À l'époque de leur plan de licenciement, ils nous avaient proposé d'aller travailler là-bas, pour 240 € par mois. Ici on en gagnait 1400 ! Malgré tout, la robinetterie n'était pas malade. Si on avait pu ouvrir notre atelier d'usinage, on aurait pu s'en sortir. Les mêmes équipes ont refait les mêmes erreurs.
Et depuis la vente aux enchères ?
Je n'ai pas voulu y aller ! J'aurais été violent. Aujourd'hui, beaucoup d'anciens salariés sont en fin de droits et doivent vivre avec le RSA. Que faire, ils ont travaillé tout le temps en fonderie ? Alors que l'emploi va mal partout ? Il faudrait que des petites entreprises s'installent dans le secteur... Au final, quel gâchis.
Pas de licenciement abusif pour les ex-Pamco
Vingt-quatre anciens ouvriers de la Pamco, fonderie de Pontchardon, contestaient leur licenciement durant l'été 2007 devant les Prud'hommes. Ces hommes avaient été licenciés lors de la reprise de l'entreprise aujourd'hui fermée, par une société coopérative ouvrière de production rassemblant une partie des salariés. Pour ces ouvriers, le motif de licenciement était sans cause réelle et sérieuse. Ils demandaient donc indemnisation, à hauteur de 15 000 à 22 000 € selon les cas. S'y ajoutait la demande du paiement de la prime de vacances de l'année 2007. Et pour certains, le paiement de la prime d'équipe 2007, la révision du calcul de la prime d'ancienneté.

Sur leur principal requête, les salariés sont déboutés. Pour le conseil des Prud'hommes, le motif est justifié dès lors qu'officialisé par le tribunal de commerce dans sa validation du projet de reprise par la SCOP. Mais pour certains, la Pamco n'a pas fait de proposition de reclassement, ni respecté l'ordre de la procédure : deux salariés toucheront 4 000 € à ce titre.

Hormis cinq autres cas particuliers, les autres ont obtenu gain de cause uniquement sur le versement de la prime de vacances pour l'année 2007, en proportion de leur salaire et du nombre de mois travaillés en 2007. Soit entre 500 et 700 €. Pour 26 autres dossiers, le conseil des Prud'hommes rendra son jugement le 18 mai prochain. Un dossier concernant un salarié, décédé depuis, sera à nouveau plaidé en septembre prochain.


3 000 € pour la fonderie
C'est l'offre de Focast, avec le maintien de 39 salariés sur le site pour la production de noyautage et de robinetterie. Finie l'activité fonderie. 3 000 €, c'est ce que chacun des 110 salariés impliqués dans la société coopérative ouvrière a apporté il y a deux ans pour constituer le capital. Au total, ce sont 223 salariés qui vont travailler dans cette fonderie nichée au fin fond de la vallée de la Touques, à Pontchardon. La dernière fonderie du département.

Ce lundi, le tribunal de commerce d'Alençon dira ce qu'il a décidé. Soit la reprise par le groupe Focast qui possède quatre fonderies à Châteaubriant (Loire-Atlantique), Saint-Dizier (Haute-Marne), Port-Brillet (Mayenne) et Villeneuve-Saint-Germain (Picardie). Il propose de garder 39 emplois sur le site et d'en délocaliser 27 sur les autres sites. 157 salariés seraient licenciés. Soit la liquidation pure et simple de la Pamco, de la fonderie installée là depuis la fin du XIXe siècle. C'était une fabrique de boulets à canon.
Une affaire de familles
L'usine a déjà rencontré des difficultés. En 1982, c'était la Sfar. « On a connu un premier dépôt de bilan, avec du chômage partiel aussi. Mais au bout d'une année sans patron, on a été repris. C'est devenu la Pamco », raconte un ouvrier, 39 années de travail dans cette entreprise. Puis il y a eu le long plan de redressement judiciaire, il y a deux ans. Des mois et des mois de procédure. « On y a cru, 110 salariés ont mis chacun environ 3 000 € dans la Scop et c'était bien redémarré. On avait des commandes », explique un autre, 38 ans de Sfar et Pamco.

Mais la crise a anéanti tous les espoirs. Début 2009, c'est à nouveau le dépôt de bilan. « Ce sera le dernier » sont convaincus les salariés, qui s'opposent majoritairement à la reprise par Focast. « Il y a eu pour un million d'investissement dans des machines. Aujourd'hui, on a pour plus de trois millions de marchandise en stock... Que Focast ne propose que 3 000 €, bien sûr que ça nous met en colère ! Ce qu'ils veulent c'est les machines, et dans six mois, un an, ils fermeront tout ici. » Il y a un mois, le directeur a démissionné.

Aujourd'hui, amers, ils n'y croient plus. Pourtant, pour eux, la Pamco ce n'est pas juste un travail. C'est aussi une affaire de famille. « Moi, j'ai six personnes de ma famille qui y travaillent, frères, fils... C'est une entreprise familiale, on se connaît tous. On y entrait comme ça... Alors, si on est tous licenciés, ça touchera les familles entières. » Et toute l'économie du bassin de Vimoutiers.

Les commerçants de la ville en sont conscients, lors des dernières manifestations des « Pamco », ils ont baissé le rideau en signe de solidarité. Lors des manifestations du 1er mai, les salariés ouvraient le cortège à Argentan et étaient présents à Alençon.

« Les jeunes qu'on a embauchés dernièrement, qui y ont cru, ont fait construire une maison. Qu'est-ce qu'ils vont devenir ? Et ceux qui ont plus de 50 ans, ils vont faire quoi ? Les autres aussi, y'a plus de boulot dans l'Orne ! » Maintenant, ils attendent la décision, la mise en place de cellules de reclassement... Ils seront à Alençon cet après-midi.
Un comité d'entreprise extraordinaire est prévu mercredi. « Après, on verra », conclut Jean-Pierre Pétrault, délégué syndical CGT.